Historique

Dès l’année 1917, dans la grande tourmente du premier conflit mondial, germe dans l’esprit d’un certain nombre de combattants présents à Paris parce que blessés ou convalescents, l’idée de réunir tous ceux qui, à quelque niveau que ce soit, ont accompli leur devoir de citoyen et de soldat pour la défense de la Patrie.

Pour donner corps à cette idée et porter témoignage des actes de courage de nos poilus, ils ébauchent déjà les grandes lignes d’un regroupement qui, l’année suivante, deviendra officiellement l’UNION NATIONALE DES COMBATTANTS. Forts de leurs expériences respectives, souvent douloureuses, ils sont décidés à aider leurs camarades rentrant du front, marqués dans leur corps, souvent même dans leur âme, à se réinsérer dans la société civile. Ils réfléchissent aux grandes actions qu’il leur faudra mettre en oeuvre au lendemain de la guerre et décident, le 1er Novembre 1917, de créer une revue. Ce sera « La Nouvelle France » qui, quelques années plus tard, deviendra « La Voix du Combattant ».

Aumônier des soldats, le Père BROTTIER, écrit fréquemment dans cette revue. Ses articles sont fort appréciés des lecteurs qui y retrouvent, non seulement l’esprit de camaraderie et de solidarité qu’ils ont connu au front, mais aussi le sens du devoir, le patriotisme et … la foi qui leur avaient permis de tenir le coup dans les heures les plus sombres. Un comité provisoire est constitué, qui décide très vite de créer une structure nationale pour mener à bien ce projet. Le Général Léon DURAND, héros du Grand Couronné de Nancy, tout récemment retraité, accepte d’en assumer la présidence et propose d’emblée la formule célèbre « UNIS COMME AU FRONT », qui deviendra plus tard la devise de l’UNC.

Père BROTTIER convainc Georges CLEMENCEAU, le « Tigre », de l’utilité d’une association qui, dans un esprit d’ouverture, aurait vocation à accueillir tous les anciens combattants, en dehors de tout clivage social, politique, philosophique ou religieux. Le Président du Conseil, sensible à la conviction et à l’enthousiasme du Père BROTTIER, passe immédiatement aux actes et lui remet 100 000 Francs or, somme qu’il avait reçue quelque temps auparavant d’une richissime veuve dont le mari et le fils unique venaient de donner leur vie pour la France. « Faites quelque chose pour nos poilus » avait-elle ajouté.

C’est ainsi que naît l’UNION NATIONALE DES COMBATTANTS (U.N.C.) qui a, d’emblée, vocation à accueillir les anciens combattants mais aussi les veuves et orphelins de guerre. Les statuts officiels de l’association sont déposés le 26 novembre 1918 et, le 11 décembre 1918, ils sont publiés au Journal Officiel.

Le Général DURAND convoque la première assemblée dès les premiers mois de 1919. Les anciens combattants adhèrent aussitôt massivement. Des sections locales et des groupes départementaux se créent rapidement dans toute la France et outre-mer.

  • En juillet 1919, paraît le premier numéro de « La Voix du Combattant ».
  • L’U.N.C. est reconnue d’utilité publique le 20 juin 1920, et fonde la Retraite Mutualiste du Combattant qui sera officiellement créée par la loi du 4 avril 1923.
  • En 1920, création de la Fédération Interalliée des Anciens Combattants (FIDAC).
  • En 1924, l’UNC fonde la Caisse Autonome de Retraite des Anciens Combattants (CARAC).
  • Dès 1929, la création des « Jeunes de l’U.N.C. » prolonge, dans le même esprit, l’action de l’association. Laquelle s’installe deux ans plus tard au 18 rue de Vézelay, à Paris (75008) ,  aujourd’hui encore Siège National de l’UNC.
  • En 1939, la guerre éclate. De très nombreux membres de l’U.N.C. sont à nouveau mobilisés.
  • En 1940, la France est coupée en deux et l’U.N.C. est mise en sommeil. Ses dirigeants, en zone occupée comme en zone libre, sont sous étroite surveillance.
  • En mars 1942, les archives de l’UNC sont saisies et brûlées par les nazis.
  • Fin 1944, l’U.N.C. renaît. Elle compte ses morts. Elle se remet au travail et recrute les anciens de 39/45, puis ceux d’Indochine, de Corée et des TOE.
  • Dès 1956, ceux d’Afrique du Nord se rassemblent au sein de l’UNION NATIONALE DES COMBATTANTS en Afrique du Nord (UNCAFN). Enfin, et depuis 1962, les anciens des « OPEX » rejoignent, eux aussi, l’UNC, une des rares grandes associations nationales ouvertes à  toutes les générations du feu.
  • En 1997, la refonte des statuts, approuvée par le Conseil d’État, permet à l’UNC, désormais constituée en fédération, d’accueillir en son sein l’Association « Soldats de France », créée en 1979 et  initialement réservée aux anciens du Service militaire. Laquelle a, depuis, totalement fusionné avec l’UNC.
  • C’est également le cas de l’Association Entraide des Veuves et Orphelins de Guerre (AEVOG) qui  a maintenant rejoint l’UNC par fusion-absorption (décret du 22 juin  2009)
  • Depuis de longues années, le siège de l’U.N.C. accueille également de nombreuses associations amies, telles que la Confédération Nationale des Anciens de la Défense (C.N.A.D.), les « Ecrivains Combattants » (AEC), l’Association de Soutien à l’Armée Française (A.S.A.F)…

Aujourd’hui, il est incontestable que l’UNC est à l’origine de toutes les grandes avancées obtenues en matière de législation combattante, notamment :

  • la création du Titre de reconnaissance de la nation (TRN) et l’accès à la retraite mutualiste dès l’obtention de ce titre,
  • l’octroi de la Carte du Combattant (et de la Croix correspondante), aux anciens combattants d’AFN, notamment aux rappelés, satisfaisant à certaines critères de séjour.

L’UNC est fière de son action passée au profit du monde combattant.
Elle est déterminée à poursuivre son combat pour défendre les intérêts matériels et moraux du monde combattant, et pour transmettre aux jeunes générations la mémoire des anciens qui se sont battus pour la défense des valeurs qui ont fait la grandeur et la gloire de la France.
Elle a pour cela, aujourd’hui comme hier, vocation à rassembler la famille combattante tout entière, des plus anciens aux plus jeunes, sans distinction d’origine sociale,   d’opinion politique, philosophique, religieuse.